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Envergure : 28-38 mm
L’Azuré du Serpolet est un grand Azuré dont le dessus des ailes est bleu, ourlé d’une bordure gris sombre plus ou moins large. Les ailes antérieures présentent des taches noires. Les ocelles post-discaux des ailes antérieures sont fréquemment allongés. Le revers est gris, pourvu d’une suffusion bleue bien marquée à la base des ailes, et porte de gros points noirs cernés de blanc et contrastant sur le fond. La confusion est faible avec les autres Maculinea, car l’envers est relativement différent.
L’Azuré du Serpolet est une espèce méso-xérophile qui montre une nette préférence pour les pelouses sèches rases, les friches claires et herbeuses bien ourlées, et se rencontre de temps à autres en tourbière ombrogène lorsque le Serpolet précoce (Thymus praecox) colonise les tumulus qui sont souvent accompagnés de fourmilières.
Le plus souvent, les œufs sont pondus isolément sur les bourgeons floraux du Serpolet précoce, du Serpolet commun (ou Thym de bergère, Thymus pulegioides) ou de l’Origan vulgaire (Origanum vulgare) en juin-juillet. Cette espèce à une génération vole de juin à août suivant l’altitude. Des émergences tardives en septembre ont été constatées dans certaines localités de Haute-Saône. Il est étonnant de relever que certaines populations d’altitude sont plus précoces que les populations de plaine, avec deux à trois semaines de décalage.
C’est une espèce myrmécophile : les chenilles se nourrissent des bourgeons floraux jusqu’en septembre, puis le dernier stade larvaire se déroule dans les fourmilières de Myrmica sabuleti ou Myrmica scabrinodis. Les chenilles consomment alors le couvain des fourmis, changeant radicalement de régime alimentaire. Les adultes, floricoles, ont été observés sur diverses Raiponces (Phyteuma spp.), le Sainfoin cultivé (Onobrychis viciiflolia), la Brunelle à grandes fleurs (Prunella grandiflora…).
En danger de disparition en Bourgogne et en Europe d’après la Liste Rouge de l’UICN, l'Azuré du Serpolet est protégé en France, il est aussi inscrit à l’annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore et une espèce déterminante ZNIEFF en Bourgogne. L’espèce est menacée par la disparition de son habitat. L’abandon du pâturage suivi de la fermeture des milieux est une cause majeure de régression du papillon, et comme un paradoxe apparent le surpâturage également ! L’espèce est par ailleurs très sensible à la fragmentation de ses biotopes. L’emploi d’insecticides, la destruction des fourmilières ou une fauche trop précoce menacent gravement la survie de l’espèce.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Espèce eurasiatique bien répartie sur le territoire français, l’Azuré du Serpolet est en régression généralisée. Bien qu’étant le plus répandu des Lycènes du genre Maculinea, il reste néanmoins très vulnérable et en régression permanente ; il n’est jamais abondant sur ses biotopes. En Franche-Comté, elle se maintient de façon satisfaisante en altitude (jusqu’à plus de 1 000 m ; La Pesse, Les Molunes…), mais disparaît de nombreux sites de plaine en raison de la fermeture des pelouses. Sur les plateaux de Vesoul, les populations sont stables, voire en extension ces deux dernières années. Ce Lycène a fait sa réapparition en 2012 dans la réserve naturelle du Sabot de Froteylès-Vesoul. Le constat est plus alarmant en Bourgogne, où plus de la moitié des populations stationnelles sont désormais éteintes, l’espèce n’étant d’ailleurs plus observée en Côte-d’Or.
Conservatoire des sites naturels bourguignons, 2002, Guide des espèces protégées en Bourgogne, Ouvrage : 176p.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
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