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Longueur : 50-60 cm (140 max)
Poids : 4-6 kg (30 kg max)
Classe : Actinoptérygiens
Ordre : Salmoniformes
Famille : Esocidés
Genre : Esox
Espèce : lucius
Nom scientifique : Esox lucius
Le Brochet a un corps allongé. Les nageoires dorsales et anales sont situées près de la caudale. Leur puissance lui permet de réaliser des accélérations fulgurantes dont il se sert pour chasser notamment. La tête est aplatie vers l’avant, avec la gueule largement fendue, qui est équipée d’une multitude de dents fines et pointues sur les maxillaires, le palais et la langue lui permettant de retenir ses proies. Sa robe présente une gamme variée de colorations du vert au jaune ; le dos est foncé, souvent brun vert, et les flancs marbrés, avec parfois des bandes transversales bien marquées. Elle lui permet de se fondre facilement dans les milieux riches en végétation aquatique. Sa face ventrale est plus claire.
Le Brochet est une espèce à large répartition en terme de typologique de cours d’eau. En effet, on peut le trouver de la partie aval de la zone à ombre à la partie la plus basale de la zone à brème. C’est un poisson d’eaux calmes qui exige la présence de zones à faibles vitesses (< 5 cm/s) et dont la température optimale est proche de 20°C pour les adultes. Le Brochet est assez résistant au manque d’oxygène : en été, la concentration critique est de l’ordre de 1,5 mg/l (à 20°C) alors qu’en hiver, il peut supporter des teneurs inférieures à 1 mg/l (à 4°C). La présence de végétation aquatique est un facteur essentiel dans le cycle de vie de l’espèce, notamment dans les premiers stades, mais aussi pour les individus plus âgés qui s’en servent d’abri et de territoire de chasse. C’est une espèce d’eaux peu profondes. En lacs, les adultes s’aventurent rarement en dessous de 10-15 m de profondeur.
La ponte est réalisée sur de la végétation fraîchement submergée de 20 à 80 cm, (ce qui correspond généralement à des périodes de hautes eaux) et pour des températures en hausse (entre 6 et 12°C), soit de février à fin mars. La frayère doit rester fonctionnelle, c’est-à-dire conserver un niveau d’eau sensiblement constant et une transparence suffisante pour permettre la production de plancton, pendant 1,5 à 2 mois. Ces zones riches en végétation dense permettent de structurer les populations de brochets limitant le cannibalisme des adultes sur les plus jeunes. Elles abritent aussi les invertébrés nécessaires au développement des jeunes et offrent une vitesse de courant réduite (les alevins dérivent dès lors que les vitesses de courant dépassent 10 cm/s). Au cours de leur croissance, les brochets rejoignent des zones un peu plus profondes et moins végétalisées pour finir leur développement (stades subadultes ou adultes) dans les îlots de végétation immergés ou flottants.
Le Brochet est d’abord zooplanctonophage (il consomme du plancton), puis commence à diversifier ses proies très tôt (après quelques semaines) : pendant la première année, crustacés et insectes restent abondants dans le régime alimentaire. C’est aussi la période à laquelle le cannibalisme se développe. Passée cette période, le Brochet devient presque exclusivement ichtyophage, même s’il se peut se nourrir d’amphibiens, d’écrevisses et même de jeunes oiseaux d’eau pour les plus gros individus. Le choix des proies est déterminé en fonction de l’opportunité de capture.
Le Brochet est attrayant pour la pêche sportive. Ses populations régressent dans de nombreux cours d’eau en raison de la pollution, de la surpêche, des barrages et surtout à cause de la modification du régime hydrologique des cours d’eau. Le drainage agricole et l’arasement des haies rendent les crues plus violentes et plus brèves, réduisant la durée de submersion des prairies humides nécessaires à la reproduction. Les zones de frayères peuvent également être détruites directement par la mise en culture de prairies inondables. Le Brochet est susceptible de bénéficier des mesures de protection prises dans le cadre d’un arrêté de biotope (arrêté du 8/12/88), est classé vulnérable sur la Liste Rouge nationale des poissons et est une espèce déterminante ZNIEFF en Bourgogne.
Dans le cours d’eau, le Brochet est un « super-prédateur ». Il peut être prédaté par des oiseaux piscivores tels que le Héron ou le Cormoran.
En France, il n’est pas autochtone des cours d’eaux côtiers méditerranéens. En Bourgogne, il n’est absent que des parties apicales des cours d’eau. Cependant on le retrouvera dans des densités assez faibles. Sa situation semble préoccupante dans la Saône.
CHEVALLIER J., 2008, Brochet, Revue scientifique, Bourgogne-Nature, 8 : 91
CLÈRE J.-L., 2006, Zoom sur... Le Brochet, Revue scientifique, Bourgogne-Nature, 4 : 25-33
KEITH P., & al., 2011, Les poissons d'eau douce de France, Ouvrage, Biotope, Mèze ; Muséum national d'histoire naturelle, Paris (collection Inventaires et biodiversité) : 552p.