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Nom vernaculaire : Morvan : lai meusaireingne, le sri. Anglais : bicoloured white-toothed shrew. Allemand : die Feldspitzmaus. Hollandais : veldspitsmuis. Italien : topino panciabianca.
Taille (tête + corps) : 66-87 mm
Queue : 29-46 mm
Poids : 8-14 g
Comme son nom l'indique, la Crocidure leucode (de leukos, blanc), aussi nommée « Musaraigne bicolore », a un contraste très marqué entre la couleur dorsale cendrée noirâtre qui tranche nettement avec le dessous blanc. La queue est aussi bicolore. Cette musaraigne a les dents blanches.
On sait peu de chose sur l'habitat et les exigences écologiques de cette espèce. La Crocidure leucode a des mœurs voisines de la Musaraigne musette, elle est active principalement la nuit et ne s'approche guère des habitations. Elle colonise des milieux peu humides et plutôt couverts : son biotope de prédilection est la forêt à plusieurs étages de végétation et le bocage. A titre d'information, deux captures d'individu vivant ont été réalisées sur la commune de Missery (Côte-d'Or) en limite du Morvan, dans un tas de bois en bocage, et une autre dans une haie côtoyant des milieux humides (prairies humides et étang) à Saint-Léger-de-Fourches près de Saulieu (bas Morvan).
Sa reproduction est mal connue, la femelle aurait plusieurs portées par an, de trois à neuf jeunes, et le comportement de transport « en caravane » des petits par leur mère existerait également. La reproduction a lieu au printemps et en été, dès l’âge d’un an.
La Crocidure leucode consomme majoritairement des invertébrés tels que des insectes divers et des escargots.
Ses effectifs sont faibles et cette espèce est déterminante ZNIEFF en Bourgogne. Elle est classée en « Préoccupation mineure » sur les Listes Rouges de l’UICN.
La Crocidure leucode serait en compétition avec la Musaraigne musette dans son milieu. Elle est une proie pour la chouette effraie.
Pas fréquente, la Crocidure leucode reste discrète. En France, elle est mieux représentée dans le Nord-Est que le Sud-Est. Déjà décrite dans l'Yonne par P. Bert en 1864 et, au début du siècle, en Saône-et-Loire par X. Gillot, la Crocidure leucode est également présente dans les deux autres départements (la Côte-d'Or et la Nièvre). L'essentiel des données provient des pelotes de chouettes effraies, mais la faible représentativité dans celles-ci (0,1 à 0,4%) met en évidence une faible abondance sur le territoire bourguignon.
Groupe Mammologique Normand, 2004, Les Mammifères Sauvages de Normandie : Statut et répartition, Ouvrage, Nouv. éd. revue et augmentée. GMN : 207p.
PREVOST O. & GAILLEDRAT M. (Coords.), 2011, Atlas des mammifères sauvages du Poitou-Charentes, Document technique, Cahier techniques du Poitou-Charentes, Poitou-Charentes Nature, Fontaine-le-Comte : 304p.