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Envergure : 35-45 mm
Le Fluoré présente un dichromisme sexuel prononcé : dessus jaune citrin vif chez le mâle, blanchâtre chez la femelle. Dans les deux sexes, l’aile antérieure porte une bordure marginale noire incluant des macules claires. L’apex est arrondi et la côte plutôt convexe. Les taches discoïdales sont bien marquées : noires aux antérieures, orange vif aux postérieures. Le revers du mâle est jaune vif avec de rares dessins submarginaux noirs, suffusés de rose. Celui de la femelle est jaune aux postérieures, blanc aux antérieures. Dans les champs de luzerne des régions calcaires, le risque de confusion avec le Soufré (Colias hyale) est réel. La capture est nécessaire. Toutefois, les chenilles sont différentes et permettent de séparer sans ambiguïté les deux espèces.
Le Fluoré est thermophile, inféodé aux sols calcaires très ouverts et bien exposés : pelouses sèches, coteaux et anciennes carrières. Dans ces milieux de reproduction, il est fréquent d’observer en un vol tourbillonnant trois ou quatre mâles courtisant une même femelle. Puissant et rapide, l’adulte parcourt les biotopes en tous sens, s’éloignant parfois jusqu’aux luzernières pour se nourrir. La chenille se développe sur diverses plantes de la famille des Fabacées : Hippocrépide à toupet (Hippocrepis comosa) surtout, mais aussi Coronille bigarrée (Securigera varia). Elle hiverne au troisième stade.
C’est une espèce plurivoltine avec une génération printanière de faible densité en mai-juin, suivie de deux autres générations se chevauchant, beaucoup plus fournies, de la mi-juillet à la fin octobre.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.
Cette espèce souffre essentiellement de la fermeture ou de la destruction des pelouses sèches et des prairies maigres. Ses populations sont stables et son abondance relative témoigne certainement de facultés d’adaptation et de colonisation qui limitent heureusement les risques de régression. Toutes les actions conservatoires visant au maintien d’espaces pastoraux extensifs sont bénéfiques à la conservation de ce papillon. Les opérations de fauche ne sont pas incompatibles, dans la mesure où elles respectent le cycle biologique de l’espèce (fauche tardive, ou à défaut, mise en place de bandes-refuges fauchées tardivement sur les pourtours des parcelles, sur les bords de routes…). La chenille de cette espèce étant oligophage, le meilleur moyen de protéger ce papillon consiste en premier lieu à protéger les biotopes où croissent l’Hippocrépide-à-toupet et la Coronille bigarrée.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Espèce méditerranéo-asiatique, elle est assez commune dans les biotopes favorables à sa chenille mais absente de nombreux départements de l’ouest et du nord de la France. En Bourgogne, sa distribution suit les côtes calcaires : plateau du Nivernais, vallées de la Cure et de l’Yonne, Chablis, Châtillonnais, côte dijonnaise jusqu’à la Côte mâconnaise, tout comme dans le nord de la Franche-Comté, où l’espèce fréquente les plateaux vésuliens, les Monts-de-Gy et les coteaux de Champlitte. Elle est particulièrement abondante en Petite Montagne et dépasse 1 200 m dans le massif du Jura.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.