Morphologie

Envergure : 45-60 mm

Dans nos régions, il n’existe aucune confusion possible en raison de sa taille, de la teinte brun fuligineux uniforme de sa face supérieure et de ses grands ocelles pupillés de bleu. La femelle diffère du mâle par sa couleur plus pâle et ses ocelles plus gros, cerclés de jaune.

Habitat

Le Grand Nègre des bois est une espèce méso-thermophile, localisée, qui régresse de plus en plus dans ses stations en plaine, surtout dans les forêts alluvionnaires claires à Molinie. Il se maintient assez bien sur les coteaux calcaires semi-boisés ou en voie de fermeture et parsemés de nombreux buissons qui apportent de la fraîcheur, de préférence sur ceux englobant des lentilles marneuses. Le Grand Nègre des bois fréquente les ourlets à grandes graminées et les prairies ensoleillées, où poussent ses plantes nectarifères favorites, diverses Scabieuses (Scabiosa spp.) et l’Origan vulgaire (Origanum vulgare). Il dépasse rarement 800 m d’altitude (Jura : Choux), et s’élève exceptionnellement jusqu’à 1 000 m en de rares endroits bien exposés (Jura : Septmoncel). Le papillon vole de juillet à août.

Reproduction

C’est une espèce univoltine, elle a une génération par an.

Régime alimentaire

Les adultes se nourrissent principalement du nectar des Scabieuses et d’Origan, les chenilles consomment diverses Poacées (Bromes, Molinie…).

Relation avec l’homme

Si les premières phases d’enfrichement lui sont favorables, la fermeture des milieux lui est ensuite préjudiciable. Le pâturage permanent lui est défavorable. Les extensions de gravières, les infrastructures routières et autoroutières ont malmené les populations de plaine. La tendance au resserrement des populations fait craindre un isolement génétique de celles-ci.

Réseau trophique

Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.

Répartition géographique

Le Grand Nègre des bois est une espèce eurosibérienne globalement en régression dont les populations tendent depuis plusieurs années à se recentrer sur les noyaux principaux, ce qui engendre un isolement problématique. En Franche-Comté, elle est bien représentée et généralement commune en trois vastes zones de peuplement : les collines calcaires des alentours de Vesoul (Haute-Saône), la haute vallée de la Loue (Doubs) et la Petite Montagne autour de la vallée de l’Ain (Jura). En Bourgogne, elle se cantonne également en groupements de populations occupant les côtes et arrière-côtes calcaires, du Dijonnais au Mâconnais, dans le Sud de la Côte dijonnaise, et les vallées de la Cure et de l’Yonne (Yonne), mais avec beaucoup moins d’opportunisme. Quelques populations à l’avenir incertain sont dispersées entre ces noyaux ; on note par ailleurs sa disparition dans le Tonnerrois.