Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Taille : 0,85 à 1 m de long et 1,55 à 1,75 m d'envergure
Poids moyen : 1 à 1,5 kg
Le Héron cendré est un grand échassier. Si silhouette est familière, ses couleurs aussi : ailes grises et noires, ventre blanc, cou strié et longues plumes noires pointues en guise de sourcils. Le bec, en forme de poignard, est plus ou moins jaune. Pour le différencier des cigognes en vol, rien de plus simple : ces dernières volent le cou tendu, alors que le héron le replie comme un serpent, la gorge étant alors proéminente.
Les colonies sont installées dans des petits bois ou au cœur de grandes forêts, souvent à proximité de l'eau. Pour se nourrir, les hérons fréquentent, selon la saison, une large gamme d'habitats ouverts, humides ou non.
La période de reproduction de cette espèce est longue et s'étale sur la moitié de l'année. Dès février, les couples se retrouvent sur les colonies et construisent ou rechargent les nids. La ponte ne tardent pas à suivre, en mars-avril. Les quatre œufs seront couvés un mois. Si les petits savent voler à l'âge de 50 jours, ils seront encore nourris au nid durant trois semaines supplémentaires. Quelques Hérons cendrés migrateurs nous quiteront avant l'hiver, tandis que d'autres, du nord de l'Europe, viendront passer la mauvaise saison sous nos latitudes.
A la belle saison, les berges des cours d'eau et des étangs regorgent de proies : poissons, grenouilles, couleuvreaux, oisillons dans les roselières... mais en hiver, ces dernières se faisant rares, on voit très souvent les Hérons cendrés au milieu des champs ou des prés. Ils traquent alors des proies terrestres, comme les campagnols.
Depuis sa protection en 1974, les populations de Héron cendré ne cessent de s'accroître en France. En Bourgogne, cette expansion s'est ralentie puis stabilisée depuis les années 2000. Avant, en Côte-d'Or, la population de cette espèce était répartie entre quelques grosses colonies. Aujourd'hui, la répartition a changé : le nombre de colonies est plus grand, mais leur taille (nombre de nids) plus petite, ceci traduisant une meilleure occupation de l'espace.
A l'âge adulte, le Héron cendré ne connaît pas de prédateur. Seul l'Autour des palombes et la Martre des pins peuvent s'en prendre aux jeunes au nid, dont la taille est déjà importante.
On retrouve le Héron cendré dans toute l'Afrique (excepté la zone saharienne), l'Europe et l'Asie jusqu'en Indonésie et au Japon. En Côte-d'Or, des colonies sont connues dans tout le département, mais la plaine de Saône en concentre la majorité. Les vallées de la Tille, de l'Ignon, de la Brenne ou encore les réservoirs de l'Auxois en abritent également. La plus grande colonie, située près de la Saône, est connue depuis 1962 et héberge encore aujourd'hui 85 couples nicheurs (jusqu'à 140 par le passé).
Fiche rédigée par Antoine Rougeron (LPO Côte-d'Or)
Conservatoire des sites naturels bourguignons, 2002, Guide des espèces protégées en Bourgogne, Ouvrage : 176p.
MULLARNEY K. & al., 1999, Le guide ornitho, Ouvrage, Delachaux et Niestlé : 400 p.
TILLIER F., 2008, Pêches insolites: Le Héron cendré, Revue scientifique, Bourgogne-Nature, 8 : 19