Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
L’Hespérie de la Houque présente généralement une taille plus grande et des couleurs plus vives que l’Hespérie du Dactyle. Le fond de la face supérieure, fauve orangé vif, est ourlé d’une étroite bordure marginale noire, nettement délimitée. Bien marquée, la strie androconiale noire des mâles est distinctement plus allongée que chez l’Hespérie du Dactyle. Dans les deux sexes, le dessous de la massue antennaire présente une teinte fauve orangé jusqu’à son extrémité. Il existe un grand risque de confusion entre les deux espèces, surtout en ce qui concerne les femelles, dont l’identification se révèle nettement plus délicate (la capture pour vérifi cation est souvent nécessaire).
Mésophile, l’Hespérie de la Houque présente des exigences écologiques proches de celles de l’Hespérie du Dactyle, quoiqu’elle soit nettement plus liée aux ambiances sylvatiques ; elle colonise de nombreux types de milieux naturels, les secteurs frais aux abords des forêts, les pelouses et prairies, pourvu que l’ensoleillement soit suffisant et que la présence d’une strate arborée garantisse une certaine fraîcheur. Il arrive que lors des plus fortes chaleurs, les deux espèces se réunissent localement par centaines, en compagnie de Lycènes (surtout Cupido argiades), au bord des rivières ou autour des flaques d’eau, pour y pomper l’humidité du sol et se rafraîchir l’extrémité de l’abdomen.
Les femelles pondent à la base des chaumes des Poacées. La période de vol de cette espèce univoltine (à une génération) s'étend de fin mai à fin août, avec un pic d’émergence fin juin.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.
Cette espèce encore commune pâtit cependant de l’intensifi cation des activités agricoles qui se généralise en plaine.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Cette espèce eurasiatique est répandue sur la quasi-totalité des départements français. Encore répandue et abondante en Bourgogne et Franche-Comté, cette Hespérie marque cependant une nette tendance à la baisse de ses effectifs sur la quasi-totalité de la Bourgogne depuis quelques années. Il s’avère que l'Hésperie de la Houque est plus fréquente à basse altitude, à proximité de milieux relativement humides, plus ou moins sylvatiques, et que ses populations sont plus denses que celles de l’Hespérie du Dactyle. Là encore, le risque réel de confusion entre les deux espèces rend l’interprétation des cartes délicate. Atteint 1 200 m dans le Jura (Jura : La Pesse, L’Embossieux).
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.