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Envergure : 22-28 mm
L’Hespérie du Brome, parfois qualifié d’Échiquier, porte bien ce surnom avec le dessus de ses ailes à fond brun foncé, parsemé de taches jaune orangé bien réparties. Le dessous est plus fauve avec les taches jaune pâle cerclées de noir. Ailes fermées, il peut être éventuellement confondu en Bourgogne avec le Miroir (Heteropterus morpheus) mais celui-ci, plus grand, est beaucoup plus rare et ponctuel. Le type de vol, différent, et la période d’apparition permettent d’écarter les doutes.
L’Hespérie du Brome, méso-hygrophile, se rencontre dans les milieux frais et boisés, en mai-juin : dans les clairières herbeuses et les chemins forestiers, en lisière de forêts humides, voire de tourbières. On peut la trouver également sur des prés secs, en versant nord, avec une bonne présence arbustive. Elle évite les endroits où la température est trop élevée. Les mâles ont un fort comportement territorial et se postent sur des affûts dominants comme les Fougères-aigles et les arbustes.
Les oeufs sont pondus isolément, principalement sur la Canche bleue (Molinia caerulea) et le Brachypode des bois (Brachypodium sylvaticum). Il n’y a qu’une génération annuelle (espèce univoltine).
L’espèce butine volontiers les Bugles et parfois les Potentilles. Les chenilles dévorent les plantes hôtes.
Sans être vraiment menacée, l’Hespérie du Brome subit des pressions anthropiques croissantes, engendrées notamment par le comblement des clairières naturelles au moyen de résineux à croissance rapide, le goudronnage des allées forestières, la valorisation maximale des parcelles cultivées et pâturées à la faveur de la rectification des lisières. L’assèchement et l’enrésinement des moliniaies lui sont également très néfastes. L’aménagement d’espaces-tampons à hautes graminées entre les lisières forestières et les parcelles agricoles permettrait à cette Hespérie de se maintenir, d’autant mieux si ces secteurs étaient gérés en fauche tardive, tout comme les bermes des routes forestières. Localement, l’essor d’essences allochtones sur les parcelles préforestières peut se révéler défavorable au maintien de l’espèce.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Espèce holarctique, l’Hespérie du Brome est en régression dans certains départements de l’ouest et du nord de la France, une régression modérée de ses populations est suspectée en Bourgogne. En Franche-Comté, elle est absente de vastes zones pâturées et cultivées. De bonnes populations se maintiennent à proximité de grands espaces forestiers : nord-est de la Haute-Saône et contreforts du Jura. Atteint 1 000 m (Jura : Longchaumois). En Bourgogne, elle est surtout répandue dans l’est et le nord : plateaux du Châtillonnais et de Côte-d’Or, ainsi que l’Auxois, largement couverts de forêts. Plutôt rare dans l’Yonne et la Nièvre ; elle demeure peu fréquente dans le Morvan et le sud de la Saône-et-Loire.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.