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Taille de l'adulte : 39-48 mm
Longueur de l'aile postérieure : 32-38 mm
Classe : Insectes
Ordre : Odonates
Sous-ordre : Anisoptères
Famille : Libellulidés
Genre : Libellula
Espèce : depressa
Nom scientifique : Libellula depressa
La Libellule déprimée est un anisoptère d’une quarantaine de millimètres de long. Elle se reconnaît à la forme de son abdomen, qui est massif et aplati. Sa couleur varie, il est brun et jaune chez les femelles et les immatures, bleu chez les mâles. L’espèce possède des taches noires parcourues de nervures jaunes à la base de chaque aile et son thorax est sombre. Les adultes peuvent être confondus avec la Libellule fauve, qui est moins massive. Le dernier stade larvaire et l’exuvie sont trapus, comme la plupart des larves de libellulidés.
La Libellule déprimée est une espèce pionnière, c'est-à-dire qu'elle excelle dans la colonisation de milieux récemment formés ou perturbés, où aucune autre espèce ne se développe. Ces milieux sont généralement pauvres en végétation. L’espèce préfère les milieux stagnants comme les mares ou les étangs, mais peut s’accommoder d’un faible courant. Les larves vivent sur le fond ou dans le sédiment et peuvent passer l’hiver enfouies, en cas d’assèchement. Elles peuvent aussi se déplacer sur la terre ferme pour coloniser d’autres milieux. Très mobiles, les adultes sont souvent observés à l'écart de leur milieu d’émergence, et se posent volontiers sur des tiges ou des buissons pour se chauffer au soleil.
Après l'accouplement, la femelle pond une masse d'œufs s'attachant généralement à des éléments flottants. Ces œufs éclosent quelques semaines après la ponte, puis la phase larvaire peut durer un à deux ans. Les adultes sont observables de la mi-avril jusqu’au début du mois de septembre. Les mâles sont très territoriaux, en particulier au moment de l’accouplement et de la ponte, toutefois ils peuvent changer quotidiennement de territoire.
Les adultes comme les larves sont des prédateurs. Les larves de la Libellule déprimée, notamment aux derniers stades, ont tendance à s’enfouir partiellement dans le sédiment fin et chassent à l'affût ; elles attaquent les petits invertébrés qui passent à leur portée. Les adultes sont capables d'attraper des proies volantes ou posées (diptères mais aussi zygoptères).
La Libellule déprimée ne bénéficie d’aucun statut de protection et n’est pas menacée en Bourgogne comme en France. Cependant, la disparition des mares, l’assèchement de certaines zones humides, ainsi que la densification de la végétation herbacée ou la colonisation par les ligneux peuvent constituer des facteurs défavorables au maintien des populations de cette espèce.
Les larves peuvent être consommées par d’autres invertébrés aquatiques (dytique par exemple, voire larves d’anisoptères), des oiseaux, des poissons, ou des micromammifères (musaraigne aquatique). Quelques oiseaux et araignées tissant une toile font partie des prédateurs des imagos.
La Libellule déprimée est une espèce commune et répandue dans tout le territoire national. En Bourgogne elle est très commune et facilement observable un peu partout dans la région.
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