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Envergure : 32-42 mm
La Mélitée des Centaurées est un papillon de taille moyenne, présentant une nette tendance au gigantisme chez la femelle, surtout en première génération. Les ailes antérieures sont moins arrondies que chez M. cinxia avec laquelle elle vole souvent en mélange, notamment en seconde génération. Le fond fauve, d’intensité très variable, présente typiquement une alternance de bandes fauve orangé et fauve jaunâtre. Au revers des ailes postérieures, la bande fauve antéterminale est plus chevronnée, et surtout elle porte en son centre une rangée de gros points orange vif, ce qui la distingue à coup sûr de M. cinxia.
La Mélitée des Centaurées est une espèce méditerranéenne méso-thermophile non exclusivement tributaire du calcaire, mais recherchant les milieux ouverts pentus. Le mâle parcourt d’un vol assez rapide les prairies fleuries à la recherche des femelles et, accessoirement, de sources mellifères. En fin de journée, il s’expose longuement au soleil. Ce papillon présente une certaine propension à l’erratisme, et peut donc coloniser des stations devenues favorables, notamment après la restauration de pelouses sèches reconquises sur d’anciens massifs de Pins. La chenille, discrète, vit sur les rosettes de diverses Centaurées, notamment sur la Centaurée noire (Centaurea nigra). L'espèce vole de mai à septembre.
Les deux générations apparaissent de mai à juin, puis de la fin juillet à août, avec de très rares émergences automnales.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.
Les fumures, le travail des sols, les opérations de sur-semis et l’intensification des pratiques de fauche conduites sur les milieux prairiaux contribuent à la disparition des formations végétales maigres et fleuries favorables à la Mélitée des Centaurées.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
L'espèce ne dépasse plus guère la France centrale vers le nord. En Bourgogne, elle est actuellement absente dans une grande partie septentrionale de l’Yonne et observable principalement dans le quart sud-ouest de la Côte-d’Or. Elle préfère les zones accidentées et dévolues à l’élevage. En Franche-Comté, elle évite fortement les zones froides et montagneuses à partir de 600 m d’altitude, ne dépassant pas 800 m (Jura, Moirans-en-Montagne). Très peu représentée dans le département du Doubs, elle s’y cantonne dans les zones basses. En Haute-Saône, c’est au début des années 1990 que sa répartition s’est étendue, principalement sur les plateaux calcaires. Cette Mélitée n’est pas menacée dans nos régions, quoiqu’en baisse de densité en Bourgogne depuis quelques années.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.