Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Taille : 66 cm de long et 1,50 à 1,65 d'envergure
Poids moyen : jusqu'à 1,5 kg pour les plus grosses femelles, moins d' 1kg pour certains males
S'il est bien un rapace inconfondable, et même sans paire de jumelles autour du cou, c'est bien le Milan royal ! Nettement plus grand qu'une Buse, queue et corps roux, tête argentée, bout des ailes noir, fenêtres blanches sous les ailes et surtout queue fourchue (qui lui vaut le surnom de "queue de poisson") le rendent aisément reconnaisable même pour l'observateur novice. Son vol souple, ailes arquées et tombantes, lui confère une allure bien particulière.
Le Milan royal affectionne les secteurs agricoles traditionnels (non intensifs) avec prairies, le plus souvent vallonnés. Le nid sera lui installé dans un grand arbre, en lisière de forêt, dans un bosquet ou plus rarement dans un alignement.
Migrateur partiel, le Milan royal est de retour dès la fin de l'hiver sur ses sites de reproduction. Une partie de la population bourguignonne est même sédentaire. En avril, les couples rechargent le nid de l'année précédente, ou en construisent un nouveau sur la base d'un vieux nid de corneille ou de buse. Mi-avril, les œufs (entre 1 et 3) sont pondus et couvés durant un mois. Fin juin, les jeunes milans s'exercent à leur premiers vols. Il resteront à proximité du nid et de leurs parents durant une bonne partie de l'été.
Opportuniste, le Milan royal n'est pas difficile : petits rongeurs surtout, mais aussi jeunes corvidés capturés encore au nid, lombrics, charognes et même déchets sur les décharges à ciel ouverts. C'est pour cela que trois placettes d'alimentation ont été mises à sa disposition en Côte-d'Or, à l'image de celles installées dans le sud de la France pour les vautours.
Très dépendant des pratiques agricoles traditionnelles, le Milan royal est menacé par l'intensification de l'agriculture et par les traitements phytosanitaires réduisant sa nourriture. Les électrocutions, tirs illégaux, éoliennes et empoisonnements (bromadiolone) tuent encore malheureusement de nombreux Milans royaux, un oiseau protégé en France, d’interêt communautaire en Europe (Directive Oiseaux) et classé “en danger” sur la Liste Rouge régionale.
Malgré sa taille respectable, le Milan royal n'est pas à l'abris de quelques prédateurs : martre ou corneille sur les œufs, Grand-duc d'Europe voire Autour des palombes sur les jeunes au nid (plus exceptionnellement sur les adultes).
Le Milan royal est très rare au niveau mondial : il ne vit que dans quelques régions d'Europe de l'Ouest. En Côte-d'Or, on le trouve dans l'Auxois et sur les contreforts du Morvan, où réside une population de 20 à 50 couples.
Fiche rédigée par Antoine Rougeron (LPO Côte-d'Or)
Conservatoire des sites naturels bourguignons, 2002, Guide des espèces protégées en Bourgogne, Ouvrage : 176p.
EPOB, 2008, Synthèse de la campagne de prospection menée en 2008 sur le Milan royal, Rapport, Etude et Protection des Oiseaux en Bourgogne
GENSBOL B., 1999, Guide des rapaces diurnes d’Europe, Afrique du Nord et Moyen-Orient, Ouvrage, Delachaux et Niestlé : 414p.
HORTIGUE M., Le milan royal, Article de presse, Vents du Morvan : 4-5
MICHEL L., 2012, Déclinaison régionale du Plan National d’Action en faveur du Milan royal : Bilan 2011, Rapport, Etude et Protection des Oiseaux en Bourgogne : 23p.
MULLARNEY K. & al., 1999, Le guide ornitho, Ouvrage, Delachaux et Niestlé : 400 p.