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Envergure : 45-52 mm
Le Petit sylvain est le plus petit papillon du genre au niveau de la Côte-d’Or ; c'est également le plus commun. Le Petit Sylvain présente un dessus brun sombre, presque noir chez les individus fraîchement éclos, et traversé par une large bande blanche. Le revers, brun roussâtre, est orné des mêmes dessins que sur le dessus, et porte deux rangées de points noirs antémarginaux aux postérieures. Les franges, blanches, sont entrecoupées de brun au niveau des nervures. En vol, le risque de confusion avec Limenitis reducta est réel. Ce dernier est plus foncé, pourvu d’un éclat métallique bleuté, et présente un gros point blanc dans la cellule des antérieures. Au repos, la différence est évidente.
Le Petit Sylvain est une espèce mésophile, affectionnant les milieux relativement frais et boisés : lisières, allées et clairières des forêts humides en vallées alluviales, mais aussi chênaies pubescentes sur plateaux calcaires. Sa présence requiert une structure forestière offrant des espaces suffisamment dégagés et ensoleillés où il peut se chauffer ailes ouvertes et descendre au sol pour se désaltérer, et dont la végétation comprend du Chèvrefeuille (Lonicera sp.) pour le développement de la chenille. Par certaines journées chaudes, de nombreux individus peuvent se rassembler dans un rayon de soleil, autour d’une flaque ou de déjections animales. Son vol est typiquement plané, aussi bien au ras du sol qu’à la cime des feuillus. Comme celles de tous les Sylvains, la chenille confectionne au deuxième stade une loge dans une feuille enroulée (hibernarium) qui lui permet de passer l’hiver jusqu’à la feuillaison.
C’est une espèce univoltine paraissant en une longue génération s’étendant de la mi-juin à la fin juillet. Quelques émergences très tardives après la mi-août (souvent des femelles) peuvent laisser envisager l’existence d’une deuxième génération partielle.
Les adultes butinent volontiers les Ronces, les Berces et les Eupatoires. La chenille vit sur le Chèvrefeuille des haies (ou Camérisier à balais, Lonicera xylosteum) et sur le Chèvrefeuille des bois (L. periclymenum), rongeant la feuille à partir de la pointe tout en en respectant la nervure principale.
La monoculture résineuse, la circulation automobile et l’entretien trop systématique des lisières et des allées forestières ne sont certainement pas les seules causes de sa raréfaction. Il convient d’ajouter le broyage des sous-bois qui détruit toutes les essences non productives, y compris les Chèvrefeuilles nourriciers, et les influences du changement climatique, notamment dans les forêts les plus xérothermiques.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Cette espèce eurasiatique est encore bien répandue et commune en France, sauf dans quelques départements de la région méditerranéenne. En Franche-Comté, le Petit Sylvain est encore abondant dans la plupart des stations fraîches et forestières de Haute-Saône et du Territoire de Belfort. Il est cependant en déclin dans nombre de stations boisées plus xérothermiques du Jura. Même constat en Bourgogne, où l’espèce commence à régresser sur les plateaux calcaires de l’Yonne et de la Côte-d’Or.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
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LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.