Classification

  • ClasseInsecta
  • OrdreLepidoptera
  • FamillePieridae
  • GenrePieris
  • Espècemannii
  • Nom scientifiquePieris mannii
Données de l'espèce

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Carte de l'espèce

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Morphologie

La Piéride de l'Ibéride présente un imago légèrement plus petit que la Piéride du Navet et la Piéride de la Rave, avec lesquelles elle peut être aisément confondue, bien que volant plus lentement. La coupe des ailes est plus arrondie (principal critère de distinction avec P. rapae), et surtout l’apex des ailes antérieures présente une grosse tache noire dont le prolongement distal descend assez bas le long du bord externe, et dont l’extrémité proximale, le long de la côte, est tronquée, rectiligne, nette et oblique, alors que cette tache se prolonge progressivement et davantage en direction de la base le long du bord costal chez les espèces voisines. La tache de l’espace 3 est toujours très grosse, de forme quadrangulaire (circulaire chez P. rapae), souvent floue du côté interne, généralement concave du côté externe, lequel chez les femelles se ramifi e le long des nervures jusqu’au bord externe. Grisâtres et moins étendues chez les sujets de la génération vernale, les macules sont souvent plus noires et mieux marquées chez les individus estivaux. Au vol, l’espèce peut aisément être prise pour P. napi (aspect très blanc, taches d’un noir profond chez les individus fraîchement éclos). Posée, elle peut être facilement confondue avec P. rapae. Les chrysalides présentent deux coloris : gris moucheté (le plus fréquent) ou vert (nettement plus rare).

Habitat

La Piéride de l’Ibéride est une espèce xéro-thermophile d’origine méridionale qui, dans ses habitats naturels, reste localisée dans des sites rocheux ou rocailleux, de préférence sur sol calcaire, dans les biotopes abritant diverses Ibérides, notamment l’Ibéride des rochers (Iberis saxatilis) et l’Ibéride à feuilles de lin (Iberis linifolia). Elle semble s’être adaptée récemment (après 2007) à un habitat périurbain où elle retrouve les conditions favorables à son développement : jardins pentus des lotissements, agrémentés de nombreuses plantes horticoles de rocailles et exposés au sud, aux gradins séparés par des murets de soutènement assurant un milieu xérothermique de substitution. L’adulte longe les parois les plus ensoleillées : façades de maisons et murs de séparation, et butine volontiers les Lavandes et les Buddléias. Dans les jardins, les femelles à la recherche de plantes-hôtes sont souvent leurrées par le feuillage des Cotonéasters et des Oliviers. L’état larvaire dure quatre semaines et la nymphose s’effectue principalement à l’écart de la plante, dans les anfractuosités des murs, ainsi que sous leurs chaperons, sous les linteaux des portes et des fenêtres.

Reproduction

Les femelles déposent leurs oeufs isolément, préférentiellement sur la Corbeille-d’argent (Iberis sempervirens), au revers des feuilles portées par les rameaux les plus ombragés. Des pontes ont également été observées sur la Corbeille-d’or (Alyssum saxatile). Espèce plurivoltine, elle paraît en trois générations bien distinctes : de la mi-avril à la mi-mai, de la mi-juin à la mi-juillet, d’août à la mi-septembre. En 2011, des émergences en octobre ont montré l’existence d’une quatrième génération partielle.

Régime alimentaire

Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.

Relation avec l’homme

Le cas de cette espèce conduit à un constat pour le moins troublant : initialement considérée comme en danger critique d’extinction en Franche-Comté au vu de sa rareté et de l’extrême spécificité de ses habitats naturels, elle a colonisé en moins de trois ans de nouveaux territoires en profitant de la présence de plantes-hôtes de substitution dans les milieux anthropisés. Son statut actuel n’inspire donc plus de crainte, tant ce phénomène a été intense et tant les Ibérides ornementales sont répandues. Elle est donc désormais considérée comme non menacée, ce qui ne doit pas occulter les risques pesant sur ses habitats naturels : régression des stations abritant les plantes-hôtes exploitées par les populations xérothermiques relictuelles, embroussaillement, fauches inconsidérées, surpâturage, piétinement…

Réseau trophique

Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.

Répartition géographique

Vulnérable dans ses stations naturelles d’origine, cette Piéride euro-méditerranéenne a affiché une spectaculaire expansion dans les habitats urbains de substitution au cours des dernières années. Il existe de petites populations découvertes en 2001 qui se maintiennent dans l’extrême Sud du département du Jura, dans la vallée de la Bienne. Concernant les peuplements récents sur des biotopes urbains de substitution, il semble que l’espèce soit arrivée en Franche-Comté après 2008, à partir des populations suisses et alsaciennes en pleine expansion. Jusqu’en 2010, il n’existait aucune donnée certaine en Bourgogne (les mentions alors connues étaient vraisemblablement issues d’erreurs de détermination). L’espèce a été observée durant l’été 2011 en plusieurs localités de la Côte-d’Or, le long de la côte dijonnaise jusqu’à Beaune. Papillon récemment implanté en Côte-d'Or, la Piéride de l'Ibéride tend à s'implanter dans les secteurs urbains, probablement favorisée par la dispersion passive de pontes déposées sur les plants-hôtes horticoles diffusés par les jardineries.

Photothèque Piéride de l'Ibéride (La)
Pieris mannii
Pieris mannii
Pieris mannii
Bibliographie Piéride de l'Ibéride (La)

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