Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Envergure : 35-45 mm
La Mégère ou le Satyre (nom différent selon le sexe) est un papillon de taille moyenne, à dominante fauve orangé sur le dessus, en particulier chez la femelle ; le papillon peut se poser ailes ouvertes. Le mâle (le Satyre) présente une large bande androconiale sombre et oblique sur le disque des ailes antérieures. Le dessous des ailes postérieures est cryptique, à dominante grise, avec de légères marques brunes et une série complète de petits ocelles submarginaux. Le mâle peut être facilement séparé de celui de l’Ariane ou Némusien en examinant le dessus. La femelle (la Mégère) peut être confondue avec celle de l’Ariane, mais cette dernière est plus grande et sa teinte de fond n’est pas uniforme comme chez la Mégère, dont le dessous est en outre d’un gris moins clair et moins pur.
La Mégère est une espèce thermophile devenue plus localisée dans ses stations depuis quelques années, et plus discrète en nombre. C’est typiquement l’hôte des murets anciens, des talus chauds exposés, des chemins en lisières, des crêtes rocheuses et des anciennes carrières. Elle est affectée d’un curieux orotropisme, car elle tourne autour des buttes de captage d’eau ou se livre à des « rondes sommitales » (« hill-topping ») sur des petits sommets (comme sur le signal de la Mère Boittier, à 750 m, dans le Charolais). De même en Franche-Comté, on peut retrouver ce papillon en altitude sur les zones dégagées, évitant les secteurs boisés et humides. Il peut entrer en concurrence avec l’Ariane dans certains habitats communs, notamment le long des murs, des clôtures et des piles de bois. La chenille se nourrit de Fétuques et de Brachypodes.
C’est une espèce plurivoltine qui a plusieurs générations annuelles. Les adultes volent de début mai à juin puis en août, avec des émergences partielles en octobre les années chaudes.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.
Malgré le réchauffement climatique, on ne constate pas d’augmentation de densité de cette espèce, jamais commune ; tout au plus une progression dans des sites réputés froids. Elle semble objectivement peu menacée, profitant parfois des constructions humaines.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Espèce eurasiatique, elle est réputée banale mais semble se raréfier et n’est jamais représentée de manière abondante. Elle particulièrement bien représentée dans l’Yonne, la Nièvre et sur la Côte bourguignonne. Elle est présente dans l'ensemble de la Côte-d'Or. Considérée comme inconnue dans le Morvan, elle s’y trouve désormais sur quelques anciennes carrières ou talus rocheux au-dessus des routes. Elle atteint 1 300 m dans le massif du Jura (Jura : La Pesse, Crêt-au-Merle), mais évite les zones boisées.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.