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Envergure : 45-50 mm
Le Sylvain azuré montre un dessus presque noir, chatoyant de reflets bleu acier, traversé par des bandes blanches postdiscales plus ou moins continues ; la cellule des antérieures est ornée d’une tache disco-cellulaire blanche. Dans nos régions apparaît régulièrement la forme prodiga, caractérisée par l’ampleur de tous les espaces blancs, en particulier des taches de l’espace 3 tant aux antérieures qu’aux postérieures, laquelle détermine une continuité dans les bandes, surtout chez les femelles. Le revers est rouge vineux avec un tiers basal gris bleuâtre satiné aux postérieures, lesquelles ne portent qu’une unique rangée de points noirs antémarginaux. En vol, chez des exemplaires défraîchis, la confusion est possible avec L. camilla, qui est dépourvu de point blanc dans la cellule des antérieures.
Le Sylvain Azuré, méso-xérophile, affectionne particulièrement certains milieux chauds et calcaires : pelouses buissonneuses et pentues où il se déplace le long des ourlets, fonds de vallées sèches. Mais il est connu aussi de milieux plus mésophiles sur sol cristallin, à proximité de cuvettes tourbeuses ou le long des lisières forestières bien abritées, où la température peut atteindre des niveaux élevés en journée. Contrairement aux deux autres Sylvains, le Sylvain azuré montre un comportement territorial marqué, caractérisé par la pratique des affûts sur diverses sommités et des poursuites d’intrus. Son vol est particulier, les séquences de vol battu et vigoureux alternant avec de longs planés en virage. La chenille se développe sur le Chèvrefeuille des haies (ou Camérisier à balais, Lonicera xylosteum) et le Chèvrefeuille des jardins (Lonicera caprifolium), et construit également un hibernarium.
C’est une espèce bivoltine volant en deux générations bien séparées : effectifs denses en mai-juin, très pauvres en août-septembre, représentés par des individus de petite taille.
C’est une espèce floricole qui butine les Ronces, les Berces et le Troène ; elle est également attirée par la sueur. Les chenilles dévorent ses plantes hôtes, les Chèvrefeuilles.
La rareté de l’espèce ne permet pas d’identifier des menaces particulières. Elle semble même plus répandue que dans les années 1980, mais avec une chute de densité depuis quelques années.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Cette espèce méditerranéo-asiatique est très répandue et fréquente dans le Midi, elle est très localisée ailleurs et semble même en régression dans le Nord-Ouest. C’est une espèce planitiaire qui dépasse très rarement 600 m dans nos régions. Les observations concernent souvent un seul individu. En Franche-Comté, elle est concentrée sur les plateaux calcaires saônois et les contreforts jurassiens. Les populations sous-vosgiennes, sur sol cristallin, n’ont pas été retrouvées. Beaucoup plus répandue en Bourgogne, même sur le Morvan cristallin, elle ne délaisse que les parties occidentales de la Nièvre et de l’Yonne (mais est néanmoins présente en Puisaye). Sans être très fréquente, l'espèce est présente sur l'ensemble de la Côte-d’Or. Les populations de ce papillon, qui reste très localisé et peu fréquent, sont stables actuellement et de nouvelles stations sont même régulièrement mises au jour.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.